14100 Lisieux : Église Saint-Jacques

L'église Saint-Jacques, orientée, est bâtie selon un plan allongé qui se termine par un chevet rectangulaire. Elle comporte onze travées, et est flanquée d'une tour-porche au niveau de la façade occidentale.

Elevation extérieure :

La façade occidentale, ou tour-porche, est construite sur une plate-forme surélevée de un ou deux mètres, que l'on gravit grâce à un escalier au sud-ouest. Elle s'élève sur trois niveaux, et est ceinturée aux angles de contreforts unissant ces trois niveaux. On peut compter quatre contreforts pour l'angle nord et cinq contreforts pour l'angle sud, décorés de pinacles et crochets.
Le premier niveau d'élévation est percé d'un portail en arc brisé à voussures et piédroits, une baie faisant office de tympan. Le portail est surmonté d'un gable ajouré, lui-même orné d'un fleuron en partie supérieure. Le second niveau comporte une balustrade ajourée et une large baie à remplages de style flamboyant et voussures. Deux gargouilles jaillissent de sous la balustrade et viennent encadrer le gable. Quant à la balustrade, elle est ornée de quadrilobes, dont le coeur comporte une coquille Saint-Jacques. Le troisième niveau, moins haut, est décoré d'un cadran, et de quatre niches vides.
La façade est surmontée du clocher, de base carré. Il s'élève sur un seul niveau et est couvert d'un matériau semblable à celui de la toiture – peut-être de l'ardoise. Il est flanqué de tourelles à toiture en poivrière (abritant sans doute des escaliers à vis). Ses quatre pans sont percés chacun d'un triplet de baies en plein cintre, à abat-sons. Il est couvert d'une toiture en pavillon, comportant sur chaque versant une petite lucarne.
Le mur gouttereau sud, à onze travées, est composé d'un pan de mur en ressaut correspondant aux collatéraux et d'un pan de mur plus haut, en retrait, correspondant au vaisseau central. Tous deux sont scandés de larges baies en arc brisé, à remplage, de style flamboyant, en alternance avec des contreforts à ressauts et pinacles, pour les collatéraux, et des arc-boutants pour le vaisseau central. Le pan correspondant aux bas-côtés comporte un soubassement et est surmonté d'une balustrade ajourée de rosaces, scandée de gargouilles. La première travée présente une fenêtre de type « en chien-assis". Une porte orne la quatrième travée, à laquelle le visiteur accède par un escalier – la baie de la quatrième travée est en conséquence légèrement plus courte. Les collatéraux sont couvert d'une toiture à un seul versant, dite « en appentis ».
Concernant le pan de mur du vaisseau central, il est constitué du même nombre de travées que le pan des collatéraux, scandé de baies de même type, et d'arcs boutants. Ces derniers sont surmontés chacun de deux culées, coiffées de pinacles à crochets ; une gargouille orne systématiquement la culée antérieure. Seule la première travée se distingue : elle correspond à la tour du clocher et n'est ainsi ornée que d'une petite baie rectangulaire. Les cinq dernières travées comportent une balustrade ajourée rythmée de pinacles, qui court sur le bord de la toiture. Cette balustrade, qui ceinture également le chevet, vient sans doute souligner l'emplacement de l'espace sacré au sein de l'église - le choeur.
Le chevet rectangulaire comporte trois pans, qui s'élève sur trois niveaux. Le premier niveau est constitué d'un soubassement, tandis que les deux niveaux supérieurs sont percés de baies en ogive de style flamboyant, celles du troisième niveau étant beaucoup plus hautes. Quatre hauts contreforts à ressauts, couronnés de pinacles, viennent unir les niveaux d'élévations et ornent chaque angle du chevet.
Le mur gouttereau nord est semblable au mur latéral sud ; il faut seulement évoquer l'ajout d'une tourelle au niveau de la septième travée du vaisseau central. De section polygonale, chaque pan est orné d'une paire de lucarnes rectangulaires ; il est couvert d'une toiture en poivrière. La quatrième travée est à nouveau percée d'une porte à voussures surbaissées, à laquelle le fidèle accède par un escalier.
Enfin, la nef est couverte d'une toiture en bâtière, et le chevet, d'une toiture en croupe.

Elevation intérieure :

La nef, tripartite, est constituée d'un vaisseau central, encadré de collatéraux. Le vaisseau central s'élève sur trois niveaux ; le premier niveau est constitué de grandes arcades en arc brisé à voussures ; le deuxième niveau, d'un triforium percé de baies étroites en ogive, comportant une balustrade ajourée ; quant au troisième niveau, il comporte une série de fenêtres hautes de style gothique flamboyant. Il est couvert d'une voûte d'ogive quadripartite. Les travées sont séparées par des arcs doubleaux.
Les collatéraux, quant à eux, s'élèvent sur un seul niveau et sont également couverts d' une voûte d'ogive.

Étapes de construction :

L'église est construite de 1496 à 1540, dans un style gothique flamboyant, par Guillemot de Samaison, maître maçon de Lisieux. Le choeur est achevé dès 1501, tandis que la dernière pierre de la nef est posée en 1540 – date également de la dédicace de l'église.
Suite aux bombardements de 1944, elle est restaurée de manière la plus fidèle possible (en comparant les photos datant d'avant et d'après la guerre, on repère quelques différences d'ordre mineur : de petites ouvertures supprimées ou ajoutées, des décors légèrement différent, ...). Les bâtiments annexes qui flanquaient l'église au niveau du chevet et abritaient probablement la sacristie, n'ont pas été reconstruits, mais apparaissent sur les photos datant d'avant la guerre.