N° 4140993 - Chapelle Notre-Dame du Carmel

Adresse :

35 rue du Carmel

14100 Lisieux

Coordonnées GPS :

49.141750, 0.228060

Type :

Chapelle

Saint(s) :

Notre-Dame

Prochains offices :

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Description architecturale :

La chapelle, orientée au sud-est, est bâtie selon un plan allongé au chevet plat, et engoncé dans le tissu du couvent. De nombreux bâtiments annexes ont été greffés à ce corps central. Sur le mur gouttereau sud, au niveau de la nef, le visiteur peut accéder à la chapelle Sainte-Thérèse, construite selon un plan absidial, tandis qu'au niveau du choeur, il trouve un espace rectangulaire allongé, de même taille que la chapelle de Sainte-Thérèse, qui permet un accès au cloître. Le mur gouttereau nord est, quant à lui, ouvert par des colonnes sur des bâtiments de plan divers, dont une aile en forme de L dépasse l'entrée de la chapelle, accueillant un espace de prière et un lieu d'exposition. Des bâtiments d'accueil du public encadrent la chapelle sur son côté sud.

Elevation extérieure :

La façade occidentale, par laquelle s'effectue l'entrée principale, donne sur une petite cour. Elle s'élève sur trois niveaux, de style XVIIe siècle à la Romaine, Le premier niveau est percé d'un portail en plein cintre, encadré d'une paire de colonnes géminées à chapiteaux ioniques et d'un pilastre également ionique. Le second niveau est orné d'une baie également en plein cintre, agrémentée d'une balustrade, et encadrée d'une paire de colonnes géminées à chapiteaux composites, et d'ornements en volutes. Quant au troisième niveau il est constitué d'un tympan triangulaire inachevé orné de cuirs découpés et d'un blason, surmonté d'une croix de faîtage. Le premier et le second niveaux sont unis sur leurs deux côtés par un pan de mur en retrait, présentant chacun en partie basse une niche, et en partie haute, des volutes. La niche nord accueille la statue d'un ange.
Le mur gouttereau sud, réalisé en briques, se compose de quatre travées, scandées de contreforts droits, alternant avec des baies en plein cintre, surmontées d’oculi. La chapelle Sainte-Thérèse est construite au niveau de la troisième travée. Sa façade ouest, visible depuis la rue, présente également un appareil de briques, et deux baies légèrement plus hautes que celles de la nef, également en plein cintre, à remplages. Elle est couverte d'une toiture plus haute que celle couvrant la nef, ouverte par un éclairage zénithal. Le second bâtiment accolé au mur gouttereau sud, dont la forme évoque un bras de transept, est constitué sur sa façade ouest de quatre travées : elles sont suggérées par l'alternance de cinq contreforts droits et de quatre baies en plein cintre. Le mur est présente la même structure, à laquelle s'ajoute en partie inférieure, les arcades du cloîtres, et des portes qui permettent l'accès. Le mur sud, et façade principale, s'élève sur deux niveaux. Le premier niveau est percé d'un portail rectangulaire surmonté d'un tympan triangulaire et de deux oculi placés de part et d'autre. Le second niveau est simplement composé d'un tympan triangulaire vierge. Cette façade est surmontée d'un clocheton polygonal assis sur le faîte du toit, entièrement couvert d'un matériaux évoquant la brique. Il se compose d'un tabouret polygonal, d'une rangée de baies en plein cintre (une sur chaque pan) et enfin, d'un clocher en forme de bulbe polygonal.
Le chevet de la chapelle s'achève sur le cloître par une petite avancée polygonale, relativement plate.
Le mur gouttereau nord ne peut être renseigné car il est aggloméré au reste du bâti.
La nef et le bâtiment annexe du mur sud sont couverts d'une toiture en bâtière. Le chœur est surmonté d'une coupole à base polygonale, couverte d'un matériaux semblable à celui de la toiture (peut-être de l'ardoise). Chaque pan est percé d'une baie, dont les formes alternent : baies cintrées et baies ovales.

Elevation intérieure :

L'intérieur de la chapelle est de style épuré, aux murs blancs ornés de panneaux de bois. La nef comporte un seul vaisseau. Ce vaisseau est couvert d'une voûte d'arêtes quadripartite de plan rectangulaire, dont les arcs doubleaux apparaissent en relief. Le portail principal est surmonté d'un balcon à balustrade, abritant l'orgue.
La chapelle Sainte-Thérèse s'élève sur deux niveaux. Le premier niveau est aveugle, scandé de contreforts. Le deuxième niveau présente des baies en plein cintre alternant avec des colonnes qui continuent les contreforts. On y accède par un large portail rectangulaire, fermé par une grille. Il est orné d'un tympan circulaire peint et d'un décor de nuées et d'anges en haut et bas-relief.
Le chœur est orné de pilastres de bois, surmontés d'arcs en plein cintre maçonnés. Ces derniers supportent la coupole montée sur trompes. Le tambour de la coupole, à pans coupés, est percé des baies déjà mentionnées dans l'élévation extérieure, qui alternent avec des pilastres. La coupole en elle-même est ornée de nervures rayonnantes et d'un treillis de motifs de croix grecques et de roses.

Étapes de construction :

Le monastère est fondé en 1835, mais la chapelle est construite entre 1852 et 1877, dans un style XVIIe siècle. Elle connaît peu de modifications.
En 1923, sont ajoutées la nef latérale et la chapelle de la Châsse, destinée à accueillir les reliques de sainte Thérèse.
En 2008, la chapelle est restaurée et aménagement de manière à pouvoir accueillir au mieux l’afflux de visiteurs venus contempler les reliques de la sainte.

Histoire :

Dès 1835, l'idée de créer un monastère de l'ordre du Carmel à Lisieux est avancée par la supérieure du Carmel de Pont-Audemer. L'ordre, réformé au XVIe siècle par sainte Thérèse d'Avila, est axé sur la pratique de la prière contemplative – à l'époque de sainte Thérèse, les religieuses prient 6h30 par jour.
C'est en mars 1838 qu'arrivent les premières religieuses de l'ordre du Carmel : sous l'égide de la Prieure sœur Geneviève, les espaces originels du couvent sont bâtis entre 1838 et 1886 – la chapelle, le cloître et les cellules.
Entre 1888 et 1897, le couvent accueille sœur Thérèse de l'Enfant Jésus, ainsi que ses trois sœurs. Entrée au couvent à l'âge de 15 ans, elle décède de la tuberculose à 24 ans. Ses mémoires – Histoire d'une âme –, sont publiés de manière posthume, un an après sa mort, et remportent un grand succès. Dès la fin du XIXe siècle, une dévotion populaire à la sainte se développe, tandis que de nombreux pèlerins se rendent à la basilique de Lisieux et au couvent du Carmel, sur les traces des lieux de vie de Thérèse. Mais ce n'est qu'en 1925 qu'elle est canonisé, sous le vocable de sainte Thérèse de Lisieux. Ses reliques sont conservées depuis 1923 dans la chapelle de la Châsse, qui contient également son gisant de cire et la statue de la Vierge qui avait été placée dans sa chambre en 1883, alors qu'elle était gravement malade. Thérèse de Lisieux figure aujourd'hui parmi les saintes les plus vénérées dans le monde.
Lors de la Seconde Guerre Mondiale, le Carmel figure au nombre des rares monuments de Lisieux épargnés par les bombardements et les combats faisant suite au Débarquement de 1944. Durant quatre-vingt jours, la communauté monastique est réfugiée dans la crypte de la basilique Sainte-Thérèse, avant de reprendre possession du Carmel, le 27 août 1944.