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N° 4140413 - Église Saint-Pierre

Eglise
Adresse :
place Saint-Pierre
 
14800 Touques
Coordonnées GPS :
Type :
Église
Saint(s) :
Saint-Pierre

Description architecturale :

L'église orientée est bâtie selon un plan en croix latine. Elle possède une tour-clocher située à la croisée du transept.

Elevation extérieure :

La façade occidentale en mur-pignon s'élève sur deux niveaux. Le premier registre est percé d'un portail en plein cintre, encadré de contreforts. Il est surmonté au deuxième niveau d'un oculus.
La nef possède deux collatéraux, celui situé au sud est percé de deux baies en plein cintre encadrées de contreforts surmonté d'une frise à modillons. Le mur gouttereau de la nef est ajouré de deux baies similaires, également surmonté d'une frise à modillons. La nef est couverte d'un toit en bâtière.
Les deux bras du transept sont similaires, ils possèdent chacun une grande baie en arc brisé, encadrée de contreforts, et une porte sur sa face est.
Une tour octogone à pans irréguliers s'élève àla croisée du transept. Chaque pan de l'unique niveau d'élévation a une baie géminée aveugle alternée avec des baies géminées en plein cintre.Côté nord se trouve une tour de forme arrondie flanquée à la tour-clocher, accueillant l'escalier d'accès à la tour principale.
De chaque côté, entre le bras du transept et le mur gouttereau du chœur se trouve un petit bâtiment annexe de forme arrondie, et ajouré d'une baie en plein cintre.
Les deux murs gouttereaux du choeur possèdent chacun deux contreforts.
Le chevet plat est percé par trois baies en plein cintre entouré de contreforts.

Elevation intérieure :

La nef est divisée en deux travées s'élevant sur deux niveaux. Le premier registre donne accès aux collatéraux par une arcature en plein cintre. Au registre suivant se trouve deux baies en plein cintre.
Chaque bras du transept est percé d'une baie en arc brisé.
Le chœur est percé par trois baies en plein cintre.

Étapes de construction :

Elle a été construite entre 1070 et 1780 sous le règne de Guillaume le Conquérant mais elle a sans doute succédé à un édifice plus ancien.
Présentant une nef romane (datant de 1100) elle est réduite à deux travées au XVIIIème siècle.
De grandes arcades à double rouleaux retombent sur de grosses piles cylindriques. L'ensemble a était très restaurée.
La croisée du transept a également été restaurée après un incendie qui a rendu la pierre de Caen rose.
Les arcades soutiennent une tour lanterne octogonale érigée après 1125. Le chœur qui remonte aux années 1180 est couvert d’une voute en berceau supportée par un arc doubleau, ce qui est rare en Normandie à l’époque romane.
L’église alterne des fenêtres et fenêtres aveugles, l'intérieur est très sombre. La nef était sûrement beaucoup plus grande, mais elle a été amputée au XVII siècle pour des raisons inconnues. C'est de cette période que date la façade classique. Sur le parvis restauré 1997, huit piliers rappellent l’ancienne nef.
Désaffectée en 1791, les disputes de paroisses ont eu raison de Jean Baptiste Hérault qui démissionna en 1792. Il sera le dernier curé de Saint Pierre et le premier maire de Touques.
L'église est classée aux Monuments Historiques en 1840, elle sera à nouveau restaurée en 1843 car la foudre est tombée sur le clocher.
Elle servira de dépôt de pétrole en 1870, de matériel des églises sinistrées de Verdun et du matériel des pompiers en 1916. Puis de salle de spectacle dans les années 20, de salle de basket et actuellement de salle d’exposition et de concerts. (patrimoine.touques)

Histoire :

Arcisse de caumont, Statistique monumentale du Calvados, Volume 4, 1862, pages 249-257 :
"Touques, port situé à 3 kilomètres de l'embouchure de la Touque, porte le même nom que la rivière sur laquelle il est situé, de même nom que la rivière sur laquelle il est situé, de même que le port de la Dive s'identifiait avec la rivière à laquelle il devait son existence et porte aussi le même nom qu'elle, Dives. Touques était le chef-lieu d'un doyenné dépendant de l'archidiaconé de Pont-Audemer. C'était en même temps une des sept baronnies relevant de l'évêché de Lisieux et le siège de deux prébendes du Chapitre. Le duc Guillaume-le-Conquérant est venu plusieurs fois à Touques, et au château de Bonneville qui en est voisin. Touques était certainement, sous les ducs de Normandie, rois d'Angleterre, une des bourgades les plus importantes de la contrée ; c'était un port de commerce très-fréquenté, et j'ai prouvé, dans mon Histoire de l'architecture militaire (t. Ve. De mon Cours d'antiquités monumentales), que c'était souvent à Touques que nos ducs abordaient quand il revenaient d'Angleterre en Normandie. Ils s'embarquaient souvent à Barfleur lorsqu'ils partaient pour l'Angleterre, mais ils descendaient habituellement à Touques quand il en revenaient. [...] C'est à Touques que Guillaume-le-Roux vint en toute hâte, après la mort de Guillaume-le-conquérant, s'embarquer pour aller se faire sacrer roi d'Angleterre en 1086. Plus tard, en 1099, ce fut à Touques qu'il débarqua quand il fut rappelé inopinément par la révolte des Manceaux contre son autorité.
Geoffroy Plantagenet, comte d'Anjou, se rendit à Touques en 1139 pour faire le siège du château de Bonneville. Le tableau, publié par M. Duffus-Hardy, antiquaire anglais, d'un certain nombre de lieux où Jean-sans-Terre à séjourné, depuis son couronnement en 1199 jusqu'à son expulsion de Normandie, vers 1204, avec la date précise de ces diverses stations, prouve que Jean-sans-Terre débarqua à Touques le 2 juin 1201 : il revenait alors d'Angleterre où il avait passé huit mois ; il y avait débarqué selon toute apparence l'année précédente, lorsqu'il vint d'Angleterre en Normandie, en juillet 1199, après son couronnement. En 1417, Henri V, roi d'Angleterre, débarqua à Touques avec une armée considérable et assiégea le château de Bonneville. [...] En 1545, François Ier, séjourna à Touques pour chasser dans la forêt. Enfin, lorsque Honfleur, Pont-l’Évêque et Lisieux eurent cédé aux armes de Henri IV, en 1590, Touques qui tenait encore fit une composition avantageuse que le roi accepta, préssé qu'il était de se trouver ailleurs. Touques eut des gouverneurs jusqu'en 1789. Jusqu'à la Révolution de 89, Touques a été divisé en deux paroisses : Saint-Pierre et Saint-Thomas.L'église Saint-Pierre, qui n'est plus consacrée au culte, a attiré, dans ces derniers temps, l'attention de M. Ch Le Normant, de l'Institut, et de quelques autres qui lui ont attribué des dates beaucoup trop reculées : je ne crois pas qu'il y ait rien d'antérieur au XIe siècle dans cette église. D'après mes appréciations et celles de M. Bouet, les diverses parties de la nef seraient, avec les absidioles des transepts, ce qu'il y a de plus ancien dans cette église. Nous ne parlons que de quelques parties de la nef, car elle a été réparée et raccourcie au XVIIe ou au commencement du XVIIIe siècle, et tout récemment le Comité des Monuments du Ministère y a fait exécuter d'importants travaux de consolidation ; mais il est facile de distinguer ce qui est refait de ce qui est ancien. La porte occidentale appartient aux reconstructions du XVIIe siècle. La tour octogone à pans irréguliers, qui s'élève au centre du transept, appartiendrait à une époque moins ancienne que celle attribuée aux parties indiquées, Ce fut à cette seconde époque que furent élevés, à partir des chapiteaux des colonnes, les quatre arcs en ogive qui supportent cette tour. Comme on le voit par mon dessin, deux fenêtres cintrées dans les quatre côtés les plus larges, et deux arcatures dans les quatre les plus étroits, occupent chacun des pans de la tour dont la corniche est décorée de modillons ; une pyramide en bois couverte d'ardoises forme le couronnement. Je présente une vue de l'intérieur de l'église, prise de la nef et de manière à faire voir en même temps la partie la plus intéressante de celle-ci : le dessous de la tour avec les pendentifs qui supportent les pans coupés établis sur les angles du carré ; le chœur avec ses voûtes en wagon et son chevet droit percé de trois fenêtres de même hauteur. Enfin cette lithographie, que je dois au crayon de M. Bouet, indique que certaines parties des voûtes et des arcades du chœur et du transept étaient ornées de peintures. Ces peintures murales offrent les mêmes teintes et les mêmes dessins que celles dont on voit les traces dans un grand nombre d'églises du XIIe et du XIIIe siècle. La nef n'était pas voûtée. La vue que j'ai produite montre la disposition des lambris, disposition pareille à celles d'un grand nombre d'églises du pays. La cure de Saint-Pierre était à la nomination de l'évêque de Lisieux."

Localiser :

Historique :

Considérée comme la plus belle église romane du Pays d’Auge, elle a été construite vraisemblablement à la fin du 11ème siècle succédant à un édifice plus ancien. Le joyau de cette église est sa tour lanterne octogonale surmontant la croisée du transept. Elle est flanquée d’un contrefort à chaque angle dont se détachent dans les quatre directions nef, chœur et croisillons. Le tambour de la tour devient octogonal, les pans coupés étant plus étroits que les faces principales. Chacune des huit faces est ornée d’une double arcature plein cintre appuyée sur colonnette à tailloir volumineux et chapiteau peu décoré. Les arcades des faces correspondent à des fenêtres, celles des pans coupés sont aveugles. On retrouve ces dispositions dans certaines églises en Angleterre. Le chœur désaxé par rapport à la nef est voûté de pierres, en berceau supporté par un arc doubleau énorme sur lequel on peut voir encore quelques fresques polychromes aux motifs géométriques rappelant le style de la peinture romane normande. La nef, datée des environs de 1100, communique avec les bas-côtés par des arcades retombant sur de majestueuses piles cylindriques. Sans doute endommagée, elle a été réduite de 4 travées au XVIIème siècle. La partie manquante est représentée sur le parvis, la façade extérieure reconstruite alors ne présente que peu d’intérêt. Les chapiteaux des colonnes sont remarquables, représentant des quadrupèdes, des serpents ou des têtes plates. Les plus anciennes sont celles de la croisée de transept et du chœur qui témoignent des nombreux courants artistiques qui ont traversé la Normandie à la période ducale (thèmes de l’orfèvrerie barbare, compositions animalières d’influences scandinaves ou italiennes s’expliquent par l’origine des populations qui ont peuplé la Normandie à cette époque). L’église est désacralisée depuis 1791. Elle faillit être détruite et doit sa sauvegarde à la Caisse Nationale des Monuments Historiques créée en 1840 qui y entreprit la même année de vastes restaurations et permit à l’édifice de continuer à exister. Elle sert maintenant de galerie d’exposition, de salle de concert et à d’autres manifestations culturelles faisant partie du Quartier des Arts de Saint-Pierre.

Classement monument historique :

PA00111753
Ancienne église Saint-Pierre
Eglise Saint-Pierre (ancienne) : classement par liste de 1840

Objet(s) classé(s) :

PM14004051
statue : Saint évêque

Journée du Patrimoine 2022 :

34509583
Exposition : communiquer au fil du temps

Journée du Patrimoine 2021 :

78486031
Atelier d'écriture à la plume métallique
99471725
Exposition sur l'histoire de l'école

Journée du Patrimoine 2015 :

7539
Eglise Saint-Pierre

Journée du Patrimoine 2014 :

7756
Visite guidée de la ville

Journée du Patrimoine 2013 :

7831
Intérieurs Uniques

Photos historiques :

APMH00003119
Eglise Saint-Pierre (ancienne)
Ensemble sud-ouest
APMH00003120
Eglise Saint-Pierre (ancienne)
Ensemble nord
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Eglise Saint-Pierre (ancienne)
Façade sud : Coupole et transept
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Eglise Saint-Pierre (ancienne)
Vue intérieure de la nef, vers le choeur
APMH00003123
Eglise Saint-Pierre (ancienne)
Vue intérieure de la nef et du transept sud
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Eglise Saint-Pierre (ancienne)
Vue intérieure de la nef : Grandes arcades
APMH00016274
Eglise Saint-Pierre (ancienne)
Vue intérieure du transept

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